samedi 17 juin 2017

LA COUTUME DE L’INTEGRATION DE LA NOUVELLEMENT MARIEE CHEZ LES FEMMES BASSA

BASÔG LO OU LES DERNIÈREMENT ARRIVÉES

La fille qui a quitté ses parents et son village pour se marier, doit pouvoir s’intégrer dans un milieu qui lui est inconnu. Elle ignore tout de sa nouvelle famille d’adoption. Pour son initiation, elle doit pouvoir compter sur les autres femmes qui l’ont précéder. Son intégration engendrait des devoirs envers celles qui sont arrivées avant elle, mais aussi des droits.

PAIEMENT DES DROITS D’AINESSE

 (ORDRE D’ARRIVEE DANS LA FAMILLE)

Les épouses de la famille, voire de la communauté les plus anciennement arrivées, avaient des droits que les « nouvellement arrivées » devaient scrupuleusement observer. L’âge ici ne comptait pas : ainsi une femme de soixante ans qui venait d’entrer dans la famille était considérée comme une jeunette pendant que la femme de vingt-quatre ans, dans ce cas précis, était considérée comme une ancienne. Chez les femmes Bassa l’ordre d’arrivée était sacré.
La première venue avait droit au respect, à l’obéissance. La nouvelle venue lui devait fidélité et soumission. Ceci se traduisait par des actes d’allégeance simples mais d’une importance coutumière non négligeable. Ainsi quand deux femmes devaient cheminer ensemble, la « nouvellement venue », quel que soit son âge, était tenue de porter le panier de la « premièrement venue ». Certaines tâches telles que : casser la kola, partager la nourriture… étaient réservées aux « Basog lo »
« Les anciennement arrivées » étaient servies en priorité et devaient s’assoir avant les « dernièrement arrivées ». Ne pas s’élever ou céder sa place à l’entrée d’une ancienne (nyôgôl) était considéré comme un crime réprimé par une amande.

LE RITUEL DE « MANGER LA KOLA »

Une nouvellement arrivée, quel que soit son âge, n’était pas autorisée à manger la kola sans l’autorisation de sa belle mère, ou de la première épouse de son mari, ou simplement l’autorisation de l’épouse la plus ancienne dans la famille. Une nouvelle venue qui était surprise à manger la kola sans l’accord préalable de l’une de ces personnes s’exposait à une très grosse amande. Et pourtant partager la kola avec ses coépouses  était une étape importante dans l’intégration de la nouvelle venue.
Pour avoir la permission de partager la kola avec ses belles mères et coépouses, rien de très simple. Il suffisait à la nouvelle mariée, nsôg lo (arrivée en dernier lieu) de se procurer d’une poignée de kola qu’elle devait offrir à l’une des femmes qui l’ont précédée dans la famille « nyôgôl wé » (sa belle-mère ou sa coépouse). Celle-ci avait alors le devoir : de prélever un quartier de kola qu’elle donnait à la nouvelle venue, et de partager le reste des kolas aux épouses de la famille. Après quoi la nouvelle venue avait le droit d’acheter, de fractionner, de partager, de recevoir, de donner la kola avec ses belles mères et coépouses de toute la communauté. Par ailleurs elle obtenait le droit de recevoir les kolas d’une autre épouse de la famille arrivée après elle.

Elle était l’objet de nombreuses tentations aussi longtemps qu’elle n’aura pas acheté la kola. Ses coépouses et ses belles mères lui donnaient alors la kola sachant qu’elle n’avait pas le droit si par oubli, elle acceptait, toutes les femmes de la famille entraient alors dans une espèce de grève, elle refusait de manger la kola,  jusqu’à ce qu’elle paie l’amande  

LES DEVOIRS DES ANCIENNES ENVERS LES NOUVELLES

A son arrivée, la nouvelle venue bénéficiait de l’encadrement, de l’intégration, de l’initialisation de celles qui l’ont précédée dans la communauté. Celles-ci lui servaient de guide, de boussole. Ses premières semences lui étaient gracieusement offertes. Des jeunes chevreaux, des jeunes poulettes lui étaient données dans un système tel que, sans en être vraiment la propriétaire au départ, elle devenait gardienne de ces bêtes et plus tard, en recevait alors, une ou plusieurs à chaque mise bas ou à chaque couvée ce qui lui permettait de devenir propriétaire  les Bassa appellent ce système de faire de quelqu’un un future propriétaire « LISÔÔ.

POUR UNE DERNIEREMENT ARRIVEE, LA PRIERE ETAIT QU’UNE AUTRE ARRIVE RAPIDEMENT DERRIERE ELLE DANS LA FAMILLE. 

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