mercredi 7 juin 2017

LES BASSA DISENT "ME YEGA A" POUR DIRE BONJOUR

NOUS NOUS ACHEMINONS VERS LA PERTE DE LA LANGUE BASSA PAR IMPOSITION DE LA LANGUE DU COLONISATEUR : LE FRANÇAIS


De plus en plus dans le nouveau style du parler de la langue Bassa, l’on utilise couramment  les expressions : "kègla lam", "kel lam", "kôkôa lam", pour dire bonne matinée, bonjour, bonsoir.

Il faut tout d’abord rappeler que ces expressions sont d’usage nouveau dans la langue Bassa. Il faut situer leur apparition autour des années soixante-dix : après l'indépendance du Cameroun.
Remarquons que de plus en plus des mots ou des expressions de ce genre, qui ont cours de nos jours dans nos langues maternelles ne sont que des piètres tentatives de traduction ou d’adaptation de la langue française dans la langue maternelle. Ce qui a pour conséquence d'occulter de plus en plus l’originalité de nos langues. Ce phénomène ahurissant découle de la perte de la langue maternelle à cause de l'imposition de la langue du colonisateur. 
Nous perdons l’originalité de nos langues et avec elle l’originalité de nos cultures.

LES BASSA DISENT :








Sans être un spécialiste des langues, je suppose que « le bonjour » de la langue française n’est qu’un souhait ; au fait, nous souhaitons à notre interlocuteur de pouvoir passer une bonne journée ou que la journée lui soit bonne.

Par contre le « mè yéga » de la langue Bassa se situe à la fin de l’action, à l’aval ; pour le Bassa « mè yéga » exprime notre satisfaction de nous retrouver avec notre interlocuteur, une façon de dire, merci de nous être revus, de nous être rencontrés ; une façon de rendre grâce, d’exprimer la reconnaissance, la satisfaction…
Vues sous cet angle, les expressions en mode de nos jours : kèl lam,  Kôkôa lam sortent du cadre dialectal de la langue bassa et expriment autre chose que le mè yéga.  
Par ailleurs, si mè yéga venait à disparaître ce serait une partie de notre richesse linguistique que nous aurons perdue.

ENSEMBLE, DISONS : « ME YEGA A »

5 commentaires:

  1. C'est intéressant comme réflexion. La langue basa'a mérite d'être parlée de façon originaire.
    Seulement,on ne saurait négliger l'utilité de la "mise à jour" de notre langue, car une langue qui n'évolue pas, ne se "cogne" pas avec les autres langues est susceptible de mourir.Cela a été le cas avec le latin et le grec. Si une langue est exclue des influences des autres langues, elle risque de s'éteindre davantage. À mon humble avis, c'est en se redynamisant qu'elle pourra s'employer davantage et donc acquérir une meilleure visibilité comme il en est de l'anglais.

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  2. C'est intéressant comme réflexion. La langue basa'a mérite d'être parlée de façon originaire.
    Seulement,on ne saurait négliger l'utilité de la "mise à jour" de notre langue, car une langue qui n'évolue pas, ne se "cogne" pas avec les autres langues est susceptible de mourir.Cela a été le cas avec le latin et le grec. Si une langue est exclue des influences des autres langues, elle risque de s'éteindre davantage. À mon humble avis, c'est en se redynamisant qu'elle pourra s'employer davantage et donc acquérir une meilleure visibilité comme il en est de l'anglais.

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  3. Je suis très content de vous lire monsieur Donatien Ongla Yebga. Je suis un enseignant de langues et cultures nationales.

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