mercredi 31 mai 2017

PETIT LEXIQUE DE LA FAMILLE BASSA







Il n'est pas rare de nos jours d'entendre nos enfants désigner leurs parents par "mama ou bien alors "papa"; ces enfants s'imaginent ainsi parler Bassa; il n'en est rien. La langue bassa est si riche que
chaque membre de la famille Bassa a un nom approprié dans le tableau ci contre, nous avons recensé les noms des membres d'une famille chez les Bassa.ce tableau montre non seulement que la langue Bassa est étendue mais aussi que chez les Bassa, le terme "famille" est une notion très large.
Noter par exemple: en ce qui est de la descendance d'une famille: la langue française ne peut pas aller plus loin que l'arrière petit fils alors même que la langue Bassa peut s’étendre  jusqu'à la quatrième génération...

CETTE PUBLICATION EST APPELÉE A ETRE AMÉLIORÉE AU REGARD DE L'IMPORTANCE DU SUJET.

QUELQUES PETITS NOMS D'AMOUR QUE LES BASSA DONNAIENT A LEURS AMOURS

MÔY MA NGWEHA


Les Bassa ont connu et vécu des grandes histoires, à en juger par des surnoms qu'ils donnaient à leurs biens aimés, on peut en déduire que les Bassa étaient des grands romantiques. 

COMMENT DÉFINIR L'AMOUR (NGWEHA) EN LANGUE BASSA

KI BA NSEBEL NGWEHA? (QU'APPELLE-T-ON L'AMOUR?)

















"l'amour est le don de soi à autrui, allant jusqu'à l’abandon de soi pour autrui"



"l'amour est la plus belle des offrande à autrui"

lundi 29 mai 2017

LE CHOIX DE LA FIANCÉE DANS LES COUTUMES BASSA


LIKUN NGOND OU CHOISIR UNE FIANCÉE AVANT MÊME SA NAISSANCE 

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Tous les parents souhaitent voir leurs enfants réussir dans la vie ; ou tout au moins devenir adultes. Cela se mesure par la qualité des soins, de l’éducation qu’on les inculque et aussi par la qualité des legs à eux faits. Chez les Bassa, un bon père entre autres legs, avait le devoir de marier son fils : de lui choisir une épouse et de verser sa dot. Les bassa appellent cette action de choisir une épouse pour son fils et de verser sa dot : « LIUGUH (lire liougousse) »
LIHUGUH
C’est un vocable de la langue Bassaa qui vient du mot « LIÔK », qui voudrait dire avoir les relations sexuelles avec une femme. Chez les Bassa, L’achèvement de l’encadrement d’un fils, quand on voulait faire de lui un homme adulte, était de lui offrir la possibilité d’avoir ses premiers rapports sexuels. Mais des rapports protégés dans un mariage. Un père qui n’offrait pas une épouse à son fils avait failli à son devoir de père et n’avait donc pas contribué à la continuité de sa famille ; car chez les Bassa, le mariage était considéré comme le socle de la famille et de l’élargissement de la communauté. Voilà pourquoi le mariage avait une importance capitale.  Le devoir de trouver une femme et de la doter pour son fils, pouvait s’élargir : ainsi, l’aîné d’une famille avait le devoir de marier son frère cadet en l’absence de son père. Etre marié par son père était un droit pour le fils. Quand un père venait à faillir à Ce devoir, il pouvait être sûr qu’il aura à payer une amende très lourde à la communauté.

LE CHOIX DE LA PREMIÈRE ÉPOUSE

Chez les Bassa, C'étaient généralement les parents qui choisissaient une fiancée pour leur fils. Pour les parents c’était un devoir alors que pour le fils, c’était un cadeau dû par ses parents. Quand bien même le fils par son propre choix devait par la suite prendre une ou plusieurs autres femmes, la première épouse devait être le choix des parents.

-          LES CRITÈRES DU CHOIX

Chez les Bassa les critères de choix pour une bonne épouse sont entre autre :

Ø  LES CRITÈRES LIES A SA FAMILLE : Une bonne future épouse doit avoir grandi notamment, auprès d’une mère: bonne épouse, bonne mère, aimante, obéissante travailleuse, accueillante, charitable et surtout fidèle à son mari.

Ø  LES CRITÈRES LIES A LA PERSONNALITÉ DE LA FUTURE ÉPOUSE : les Bassa cherchaient d’abord une femme qui avait les aptitudes de procréer. La stérilité de la femme était un défaut qui n’était pas tolérée. Aussi une femme qui ne pouvait pas donner naissance était exclue de la sélection (si cela était connu avant le mariage). Ensuite, la future épouse devrait  pouvoir justifier les mêmes qualités de bonne épouse que sa maman

Ø  LES CRITÈRES LIES AUX COMPLICATIONS RITUELLES : une femme ayant le LIKAGI était exclue

Ø  LES CRITÈRES LIES AU PHYSIQUE : les Basa reléguaient la beauté physique de la femme au dernier rang. Il faut reconnaître que les filles Bassa sont indéniablement belles toutefois, un Bassa, choisirait d’abord, dix fois plutôt qu’une, une épouse qui lui fait des enfants, une épouse travailleuse, bonne épouse plutôt qu’une miss de beauté fainéante, stérile et frivole…

QUI POUVAIT CHOISIR UNE FIANCÉE

La plupart des choix des fiancées était faite par procuration ou par recommandation : un parent lointain était chargé de trouver la perle rare. Les Bassa croyaient fermement en cette façon de choisir une épouse. Car une inconnue qui vit loin de nous, nous cacherait certainement quelques ordures sous son lit. D’où l’expression Bassa qui dit : 
« u bii ngond ni libéé li ndjam i mbus, wèè mut woñ lihaa a bag bé nye bebel »

AUTREMENT DIT : « s’il vous arrivait de prendre une fille pour épouse, et que celle-ci présente quelques défauts physiques ou moraux, sans nul doute que dans son entourage, avant votre mariage, ne vivait aucun de vos parents »

« LIKUN NGOND »


Il arrivait qu’avant même qu’une fille ne naisse, qu’elle soit choisie comme future épouse d’un garçon vivant ou attendu dans une autre famille, cette façon de choisir une fiancée chez les Bassa s’appelaient « LIKUN NGOND »

COMMENT CA SE PASSAIT?

il suffisait pour un homme qui rencontrait un femme enceinte de déclarer solennellement devant son mari: 

" de cette grossesse s'il naissait une fille, celle-ci sera l’épouse de mon fils"

dimanche 28 mai 2017

ORGANISATION DES OBSÈQUES CHEZ LES BASSA PRÉPARATION DE LA TOMBE

LITEM SON 

(photo: la tombe telle qu'elle préparée de nos jours)
Chez les Bassa, la tombe est l’élément fondamental et nécessaire pour l’inhumation. Les Bassa attachent une importance presque divine à l’enterrement de leurs morts. Dans leur coutume préparer la tombe devait obéir à un certain nombre de règles qui devaient être strictement observées pour que le rituel de l’inhumation fût accompli, non seulement avec respect pour le mort mais aussi et surtout afin de pouvoir nouer plus tard des rapports bénéfiques avec le parent disparu. Les bassa attachent une grande importance aux rites funéraires qui les permettent d’établir dans le futur, des rapports avec leurs ancêtres.

LE CHOIX DE L’EMPLACEMENT DE LA TOMBE

Chez les Bassa, le choix de l’emplacement de la tombe était de la responsabilité du membre de la famille du défunt le plus âgé : « mañ u litén ». Il revenait à ce parent non seulement de désigner l’endroit ou devait être creuser la tombe, mais aussi de donner le premier coup de pioche. L’action de donner le premier coup de pioche au moment de creuser la tombe, les Bassa l’appellent : « Libog soñ ».
Parfois, le « mañ u litén » pouvait rester chez lui et ne pas vouloir se presser de procéder au « libog soñ », pour afficher son mécontentement vis-à-vis du défunt ou vis-à-vis de sa descendance, au regard, entre autres, des rapports conflictuels qui les opposaient du vivant du défunt. Dans ce cas, on devait lui donner un coq pour résoudre le problème. dans ses dernières volontés le défunt pouvait choisir de son vivant, l'endroit il devra être enterré.

QUI CREUSAIT LA TOMBE

Lors des obsèques, la communauté était divisée en quatre classes :
-          « Bôda » : Les femmes qui devaient veiller sur le corps du défunt jusqu’à son inhumation

-          « batém soñ » : Les fossoyeurs, des jeunes gens qui n’ont pas grande initiation

-          « bôt ba ndjua » : les croquemorts, c’est la classe des initiés au « NGE » qui sont chargés de préparer la dépouille et de l’inhumer

-          « Ba Mbombog ni Dikoo di Mbog » : c’est la classe des dignitaires qui devaient diriger les obsèques

« Les batém soñ » étaient des jeunes hommes dès l’âge de dix-huit ans toutefois, un homme pouvait rester « ntém soñ » toute sa vie tant qu’il n’accédait pas aux classes des initiés et des dignitaires. Le passage de la classe de « batém soñ » à la classe des dignitaires était soumis à un rituel particulier.

LES RÈGLES A OBSERVER AU MOMENT DE CREUSER LA TOMBE
Chez les Bassa, creuser la tombe est différent de faire un trou il s’agit d’une espèce de rituel qui obéit aux règles et aux normes.
-          Un homme donc la femme attend un enfant ne peut pas creuser la tombe
-          Les outils que l’on s’en est servis; ne peuvent être affectés aux travaux champêtres avant les petites funérailles (Liso moo). Pas avant leur purification rituelle
-          Il était interdit de boire, de fumer lorsqu’on se trouvait dans la fosse

LES DIMENSIONS DE LA TOMBE

Les bassa ne creusaient pas la tombe au hasard. Le « mañ u litén » qui devait donner le premier coup de pioche avait aussi la charge de délimiter les dimensions de la tombe. On se servait alors de deux bambous : l’un servait à prendre les mesures de la longueur du corps et l’autre la largeur. Les dimensions du départ étaient réduites au finish. le compartiment intérieur était appelé « man soñ », dans le corps devait être déposé.

LE « MINKEG » OU LES BOULETTES DE TERRE

Le dernier fossoyeur à descendre dans la fosse, devait fabriquer quatre boulettes de terre quand la défunte était une femme, cinq boulettes pour un homme


vendredi 26 mai 2017

LES SAISONS DE PLUIES EN LANGUE BASA’A


Résultat de recherche d'images pour "tempête"Demandez à une fillette du cours moyen de vous donnez le noms des quatre saisons dans une année. elle vous les citera haut la main. On alors l’impression que le Blanc nous a apporté le savoir.

ET POURTANT,

les Basa'a maîtrisaient les saisons des pluies (et même toutes les saisons), qui leurs permettaient d'organiser leurs agendas. les basa'a savaient, avant l'arrivée des Blancs, précisément à quelle période de l'année démarrer telle ou telle activité, sans calendrier, seulement en se repérant sur le temps qu'il faisait, aux saisons.


VOICI LES DIFFÉRENTS NOMS DES PLUIES EN LANGUE BASA'A


1.       MI-JANVIER = NSAS MATJEL MA KEMBEL (Pendant les fêtes de fin d’année, chaque famille abattait un animal pour célébrer l’événement ; les premières pluies de janvier étaient supposées laver le sang versé par ces bêtes)

2.       EN JUIN = HILONDE OU HIYÔN (fine pluie intervenant généralement au mois de juin


3.       EN SEPTEMBRE = DIPOS (pluie, accompagnée de tonnerre, interminable et intermittente, avec des périodes de répit pouvant atteindre les 10 minutes), c’est la période des champignons appelés « TJU », très prisés dans nos cuisines. Les Basa’a pensent que c’est le grondement du tonnerre qui favorise leur poussée. d'où le nom de « sôñ dipos »


4.       EN OCTOBRE = BIÔÔM (en Basa’a öm veut dire faire le bruit du genre d’un  moteur de voiture ; ÔÔM est une courte pluie d’une rare intensité qui dure à peine 15 minutes, qui commence et s’arrête brusquement, et vous laisse la sensation d’un ronflement de moteur, quand on est à proximité d’une forêt), d’où le nom attribué au mois d’octobre en langue : « sôñ biôôm »


5.       DJOMOL LI ǸAMB, se dit d’une pluie très fine tombant en gouttelettes pendant une assez longtemps, goutelettes qui font penser aux chamailleries d’un harem, d’où l’appellation. (Querelle des épouses d’un harem) 


6.       NǸUMB NOB : se dit d’une pluie qui intervient très tôt le matin, entre 06 heures et 08 heures, qui généralement ne laisse pas la possibilité aux gens de vaquer à leurs occupations. c'est pourtant une petite pluie qui rapprochait alors les membres d'une famille, les voisins, qui, n'ayant rien à faire, se retrouvaient, se réchauffaient au coin du feu à discuter de mille et une chose en attendant que la puie s'arrête
c

jeudi 25 mai 2017

LA COUTUME BASA'A ET LE JUGEMENT DERNIER APRES LA MORT

LE BASA’A CROIENT AU JUGEMENT DERNIER APRES LA MORT. TOUTEFOIS NE CROIENT PAS AU PARADIS



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(photo; image du paradis d'après une idée de la bible)


VOICI LE TÉMOIGNAGE D’UNE MORTE RESSUSCITÉE 

Cette histoire vécue, se déroule après les indépendances du Cameroun

NGO MBONE Brigitte épouse de feu SIMB MINKENG du Village de TOMBI, dans l’arrondissement de Bôt Makak à quelque 80 km à l’Ouest de Yaoundé, capitale du Cameroun.

Un matin, sans être malade, maman Brigitte passe de vie à trépas. Une mort qui surprend tout le monde ; d’autant plus que dans cette famille, l’on déplorait de nombreuses morts inexpliquées, toutes surprenantes les unes aux autres.
Aux cris des enfants et des voisins, tout le village accoure ainsi que les populations des villages environnants.
On organise le deuil, on creuse la tombe on se prépare à l’enterrement. Tout le décor est planté.
Le lendemain de la mort surprise de maman Brigitte. Les femmes qui entourent généralement la dépouille chez les Basa’a, observent un frémissement du pied gauche de la morte.
Les femmes regardent attentivement. Rien pendant un temps. Mais l’une d’elle a eu la sagesse d’alerter le mari SIMB MINKENG. Pendant un certain temps, rien ne se passe ; les femmes commencent à croire qu’elles s’étaient trompées.
Mais non, Brigitte Ngo Mbone plie un pied, puis un autre, femmes et hommes, tout le monde se bouscule, s’enfuit, sauf le mari qui part même aider son épouse à se soulever.
Mais, elle ne parle pas, et semble être perdue.
On la transporte à BILANGUE, dans la Sanaga Maritime, chez un guérisseur, qui, après quelque temps, celle qu’il y a seulement quelques heures était considérée comme morte, se met à raconter son histoire.
« Tout a commencé comme dans un rêve ; je me suis trouvée dans un vaste village, très propre et bien organisé. Je ne savais, ni comment, ni pourquoi je me retrouvais là, ni où aller.
J’étais là à me poser des questions, quand surgit mon beau père de nulle part (le père de son mari qu’il y a quelque temps de cela était brusquement mort de manière inexpliquée).
Mon beau père sans me laisser le choix, m’a brutalement conduite derrière un bananier, et ma cachée sous les feuilles mortes de bananier, en me recommandant de ne pas me montrer et surtout, d’écouter attentivement.
A peine je m’étais réfugiée sous les feuilles de bananier que la cours s’est remplie de monde.
Je reconnaissais toutes les personnes présentes. Toutes mortes certes mais du village de Tombi.
Les populations étaient à peine installées, quand est arrivé le chef du village, YANA NOUGA qui était aussi chef là-bas.
C’est mon beau père qui a pris la parole en s’adressant au chef et aux populations.
« Chef Je vous ai prié de faire venir les gens de cette famille Lôg Mboui afin que je les pose les questions suivantes :

dimanche 21 mai 2017

GLOSSAIRE DES NOMS DES CHEVEUX EN LANGUE BASA'A


En langue Basa'a, les cheveux portent diversement des appellations, selon la partie du corps qu'ils recouvrent; 

VOICI LA LISTE DES NOMS DES CHEVEUX EN LANGUE BASA'A 

jeudi 18 mai 2017

LE CÉRÉMONIAL DU MARIAGE TRADITIONNEL CHEZ LES BASA'A

 NDJALE LIBII


 (photo cérémonies traditionnelles du mariage SM ONLA YEBGA le 21/12/1988)

Dans la société traditionnelle Basa’a, pour donner leur fille en mariage, la famille organisait un cérémonial traditionnel qui consistait à purifier la jeune mariée, à unir le jeune couple par leur bénédictions dans le mariage,
Cette cérémonie se déroulait en trois étapes :
1- Les jeunes mariés prenaient place (assis à même le sol), au milieu de toute la famille réunie, et tous les membres de la famille prenaient la parole devant eux
- Le plus âgé de la famille (mañ u litén), prenant la parole en premier, invoquait les ancêtres et exhortait leurs esprits à parrainer et patronner les cérémonies. Ensuite, il enjoignait tous les membres de la famille à unir leurs volontés et surtout à dévoiler le moindre secret ou la plus petite raison qui aurait amené l’un d’entre eux à se fâcher contre leur fille.
Il était entendu que, quiconque viendrait à garder secret, un fait susceptible de nuire à l’épanouissement de la jeune femme dans sa vie de mère de famille, aura à subir le courroux des ancêtres.
- Ensuite le père biologique de la jeune fille devait déclarer solennellement donner sa fille en mariage
- Enfin tour à tour, chacun des membres de la famille, (homme ou femme) défilait devant le couple, déclarant solennellement n’avoir aucune moindre raison d’être fâché contre la jeune fille ou pardonnant une éventuelle incartade que celle-ci aurais commise.
2- A l’aide d’une noix de Kola, le chef de famille consultait les ancêtres pour s’assurer que la cérémonie du rituel a été un succès
3- Après s’être assuré de la réussite de la cérémonie, il aidait la jeune femme à s’élever, et l’après l’avoir bénie, il prenait sa main droite, il confiait alors solennellement la garde et la responsabilité de sa fille au plus âgé de la belle-famille. (Par ce geste solennel, le père de famille indiquait à sa fille que, si, éventuellement, survenait quelque problème dans le couple, c’est à ce monsieur (le chef de famille du marié) qu’elle (la jeune femme), devrait d’abord s’adresser, car celui-ci devenait de ce fait, son père dans sa nouvelle famille)
Dès lors, la jeune femme devenait coutumièrement membre de l’autre famille, ne gardant que les liens de sang avec sa famille biologique. Le cortège nuptial s’ébranlait alors, dans un concert des chants des cris de joie.
IL EST A NOTER QUE, DANS LA COUTUME BASA’A :
a. Le rituel traditionnel du mariage, ne pouvait pas se tenir avant le coucher des coqs (18 heures)
b. après le cérémonial traditionnel été achevé, le cortège nuptial s’ébranlait vers le village de la belle famille ; les jeunes mariés se devaient alors de marcher sans se retourner, jusqu’à ce que le cortège ait traversé un cours d’eau.

mercredi 10 mai 2017

HE I MUT BE NUU I NYOO I NGII "GRACE A L’HOMME QUI EST LA-HAUT…"



(Ou l’histoire d’une femme que le mari surprit en compagnie de ses deux amants)

Image résulte de africain sur un lit en bambouCette histoire se déroule au milieu du 20ème siècle 
C’est l’histoire d’une dame, qui, en l’absence de son mari, reçoit la visite d’un de ses amants. Après le bain et un repas en amoureux, les deux tourtereaux, s’enferment à double tour dans la chambre, histoire de conclure en beauté.
Mais ne voilà-t-il pas qu’aussitôt qu’ils s’étaient mis au lit, que l’on tambourine à la porte. La dame croyant son mari de retour, demande à son ami de vite se cacher. Le malheureux se réfugie en toute hâte dans le comble sans demander son reste.
Mais, point de mari, ce n’était qu’un second don juan qui venait rende une visite galante à ta tendre amie. La femme est bien contrainte de l’introduire dans la maison ; direction la chambre à coucher. Ils ont juste le temps de se mettre au lit qu’on cognait de nouveau à la porte.
Cette fois, sans aucun doute, c’est le maître des lieux qui était de retour. Sans réfléchir, la dame demande à son autre visiteur de se cacher sous le lit.
Le mari, extenué par un voyage pénible, prend place en propriétaire sur le lit. En bon mari, il raconte d’abord les péripéties de son voyage à celle qu’il croit être une bonne femme.
« Ma femme, j’ai fait un très mauvais voyage. Je peux vraiment te dire que je suis de retour, seulement grâce à l’homme qui est là-haut… ».
Le malheureux aventurier caché « là-haut dans le comble », se croyant découvert et indexé, et qui ne voulait pas mourir seul sans l’autre malheureux sous le lit, s’écria :

« NON MONSIEUR, JE NE SUIS PAS SEUL, IL Y’A UN AUTRE SOUS LE LIT »

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version en langue Basa'a
Muda wada nyèn nlôm a kèè maké. Kii kôgô i nkwo, liwanda djé djada li lôl nyè. I mbus a nti nyè maléb ni bi djèg, ba djôb i kédé ndab ba naǹal ; kôb i kèna bé hi lôba li bèè, ba koode i nwèmèl, muda a hoǹol lè nlôm nyèn a nlo. A kal liwanda djé le soho, hoo bèt nyoo i likom li yôl u solob nyoo. Mut a bet i ngwé, a solob.
Muda a kè a yibil ndab ; ndi, héhla djam, liwanda djé li pe djon djog li nlo i lélél nyè. Muda a yibil ndab, mut a djôb.
Ba loo baǹ lè ba bôdôl ndég mi nkwel, ba témb ba koode i li kôga. I ba bé pénda, nwèt mbai a kôb tjéé. Muda nyè liwanda djé lè hoo djôb isi naǹ : mut nguu a som nyuu isi likôndô a bôdôb.
Kiki man bilog a djôb i ndab, a yél i ngii naǹ, a kahal anle nwaa kiki minhômôg mi tagbe nyè. « a nwaa, mè nkôhna ndutu ngandag ; mè yig bé mè le ma pam ki hana » ; mut a téǹ hino i ngii, nyè : « bale hè i mut bé nuu nyoo i ngii… ». mut a ba a sôli likom liyôl, a hoǹol lè nyèn i saǹ mbai a mpôdôl, a téé nlondog : nyè 

«  ME TA BE ME ME TAMA, MUT NU MPE A SOLI MU ISI LIKONDO »

lundi 8 mai 2017

LE JEU DE NGAMA CHEZ LES BASA'A



PLUS QU'UN JEU, UNE MÉTHODE D'APPRENTISSAGE DE MATHÉMATIQUES 



 LE NGAMA est un jeu pour enfants et pour jeunes adolescents des deux sexes, mais plus spécialement pour les jeunes filles
LE BUT DU NGAMA
Le jeu de ngama est un jeu solitaire ou pouvant opposer deux joueurs. Le but du jeu est pour Chaque joueur de franchir sans faute, les six étapes qui constituent le processus. Un but « sép (qui voudrait dire saison)» est marqué lorsque le joueur a achevé le processus. Le joueur adverse ne peut entamer sa partie que si son adversaire a fait faute. 

PRINCIPE DU JEU


Le principe du jeu de ngama est le suivant : le joueur, par jet,  dispose les cailloux sur l’aire de jeu délimité par ses deux jambes, généralement sur un sol régulier. Et ensuite, il choisit un des sept cailloux et le lance en l’air à peu près à une hauteur de 50 centimètres, enfin, le rattrape après avoir prélevé, un ou plusieurs des six cailloux encore disponibles sur l’aire de jeu   



PROCESSUS DU JEU

 Le jeu de ngama est organisé en six étapes 
 . Étape une : le joueur doit lancer en l’air, six fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé à chaque fois, un des six cailloux encore sur le sol
 . Étape deux ; le joueur doit lancer en l’air, trois fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé, à chaque fois, deux des six cailloux encore sur le sol
 . Étape trois : le joueur doit lancer en l’air, deux fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé, à chaque fois, trois des six cailloux encore sur le sol
 . Étape quatre : le joueur doit lancer en l’air, deux fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé en une fois, quatre des six cailloux, ensuite, deux des six cailloux encore sur le sol (ou inversement)
 . Étape cinq : le joueur doit lancer en l’air, deux fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé en une fois, cinq des six cailloux, ensuite, un des six cailloux encore sur le sol (ou inversement)
  . Étape six : le joueur doit lancer en l’air, deux fois le septième caillou, le rattraper après avoir  ramassé en une fois, les six cailloux sans laisser un seul, ensuite, les redéposer et finalement les ramasser une deuxième fois 

RÈGLES 

Le jeu de ngama demande beaucoup de discipline et de concentration. La plus grande faute consiste à bouger, même involontairement un caillou. Il est aussi strictement interdit d’oublier un caillou lors d’un « ramasser » un joueur qui bouge un caillou pendent qu’il ramasse les autres ou qui en oublie, est suspendu momentanément  donnant la priorité à son adversaire de jouer



RETREINTE PÉDAGOGIQUE DU JEU DE NGAMA
Rappelons que, le jeu de ngama est un jeu pour enfants et adolescents dès l'âge de 5 ans c'est à dire à l'âge où ils apprennent à compter, à additionner et à faire la soustraction.
à chaque étape du jeu, le jeune joueur apprend, à l'aide de ses cailloux, à compter, à additionner, mais surtout à maîtriser toutes les combinaisons possibles pour trouver le nombre 6.
Un enfant qui joue au ngama, comprend aisément, plus tard, qu’on peut permuter les termes d’une addition sans modifier son total 



jeudi 4 mai 2017

NKOG KUU M'BOYE

OU COMMENT SE DÉBARRASSER DE LA VEUVE DE SON FEU FRÈRE 




NGO MANGUELLE  était une veuve, dans sa cours, presqu’au seuil de sa porte, se dressait un palmier, que son beau-frère KUU M’bôye avait décidé de déraciner afin disait-il, d’extraire le vin. Mais la réalité était autre c’était pour chercher noise à la pauvre veuve qu’il détestait viscéralement, c’était une astuce pour la torturer et pourquoi pas se débarrasser d’elle. Car juste après avoir placé la calebasse qui devait recueillir le vin, il interpella la veuve  de son feu frère et lui dit :

« Je te connais pour ton insolence, je sais que tu ne me respectes pas. Voici mon tronc de palmier que je laisse devant ta cours, évite de t’en approcher.
Car,  
-          Si je trouve cette calebasse remplie de vin, je déduirai que tu l’as remplie d’eau
-          Si je la trouve à moitié pleine, je déduirai que tu as bu une partie de son contenu
Si je trouve mon vin avec de la mousse, je déduirai que tu l’as mélangé avec tes pipis.