dimanche 28 mai 2017

ORGANISATION DES OBSÈQUES CHEZ LES BASSA PRÉPARATION DE LA TOMBE

LITEM SON 

(photo: la tombe telle qu'elle préparée de nos jours)
Chez les Bassa, la tombe est l’élément fondamental et nécessaire pour l’inhumation. Les Bassa attachent une importance presque divine à l’enterrement de leurs morts. Dans leur coutume préparer la tombe devait obéir à un certain nombre de règles qui devaient être strictement observées pour que le rituel de l’inhumation fût accompli, non seulement avec respect pour le mort mais aussi et surtout afin de pouvoir nouer plus tard des rapports bénéfiques avec le parent disparu. Les bassa attachent une grande importance aux rites funéraires qui les permettent d’établir dans le futur, des rapports avec leurs ancêtres.

LE CHOIX DE L’EMPLACEMENT DE LA TOMBE

Chez les Bassa, le choix de l’emplacement de la tombe était de la responsabilité du membre de la famille du défunt le plus âgé : « mañ u litén ». Il revenait à ce parent non seulement de désigner l’endroit ou devait être creuser la tombe, mais aussi de donner le premier coup de pioche. L’action de donner le premier coup de pioche au moment de creuser la tombe, les Bassa l’appellent : « Libog soñ ».
Parfois, le « mañ u litén » pouvait rester chez lui et ne pas vouloir se presser de procéder au « libog soñ », pour afficher son mécontentement vis-à-vis du défunt ou vis-à-vis de sa descendance, au regard, entre autres, des rapports conflictuels qui les opposaient du vivant du défunt. Dans ce cas, on devait lui donner un coq pour résoudre le problème. dans ses dernières volontés le défunt pouvait choisir de son vivant, l'endroit il devra être enterré.

QUI CREUSAIT LA TOMBE

Lors des obsèques, la communauté était divisée en quatre classes :
-          « Bôda » : Les femmes qui devaient veiller sur le corps du défunt jusqu’à son inhumation

-          « batém soñ » : Les fossoyeurs, des jeunes gens qui n’ont pas grande initiation

-          « bôt ba ndjua » : les croquemorts, c’est la classe des initiés au « NGE » qui sont chargés de préparer la dépouille et de l’inhumer

-          « Ba Mbombog ni Dikoo di Mbog » : c’est la classe des dignitaires qui devaient diriger les obsèques

« Les batém soñ » étaient des jeunes hommes dès l’âge de dix-huit ans toutefois, un homme pouvait rester « ntém soñ » toute sa vie tant qu’il n’accédait pas aux classes des initiés et des dignitaires. Le passage de la classe de « batém soñ » à la classe des dignitaires était soumis à un rituel particulier.

LES RÈGLES A OBSERVER AU MOMENT DE CREUSER LA TOMBE
Chez les Bassa, creuser la tombe est différent de faire un trou il s’agit d’une espèce de rituel qui obéit aux règles et aux normes.
-          Un homme donc la femme attend un enfant ne peut pas creuser la tombe
-          Les outils que l’on s’en est servis; ne peuvent être affectés aux travaux champêtres avant les petites funérailles (Liso moo). Pas avant leur purification rituelle
-          Il était interdit de boire, de fumer lorsqu’on se trouvait dans la fosse

LES DIMENSIONS DE LA TOMBE

Les bassa ne creusaient pas la tombe au hasard. Le « mañ u litén » qui devait donner le premier coup de pioche avait aussi la charge de délimiter les dimensions de la tombe. On se servait alors de deux bambous : l’un servait à prendre les mesures de la longueur du corps et l’autre la largeur. Les dimensions du départ étaient réduites au finish. le compartiment intérieur était appelé « man soñ », dans le corps devait être déposé.

LE « MINKEG » OU LES BOULETTES DE TERRE

Le dernier fossoyeur à descendre dans la fosse, devait fabriquer quatre boulettes de terre quand la défunte était une femme, cinq boulettes pour un homme


1 commentaire:

  1. Bonjour merci pour ce partage fort édifiant. Cependant il me reste quelques zones d'ombre
    Quelle est la symbolique des minkeg?
    Et parlez nous des formes de tombes et le genre de dépouille que l'on peut y inhumer

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