LE CHEF DONATIEN ONLA YEBGA


Découvrons le chef et son village.



Je suis né dans un petit village situé au nord du département du Nyong et kéllé à 85 km de la ville de Yaoundé, capitale du Cameroun. D’une famille de cultivateurs : ma mère : NGO LIBOMA LI NGOMB était originaire de la famille Lôg Biyon du clan Ndôg SUL, l’une des plus importantes familles de la tribu basa’a. Mon père, du clan Ndôg Suga était descendant d’une longue lignée des Mbombog (les patriarches basa’a), et a exercé pendant près de 4 décennies, les fonctions du tout premier chef du village de Manganga.

Benjamin des garçons d’une abondante flatterie, dès mon bas âge, j’ai accompagné mon père dans presque toutes les assemblées où les coutumes et les traditions basa’a étaient en construction, parce que je devais porter son sac. Dans ce parcours d'auto-apprentissage très bénéfique pour moi, j’ai rencontré des grands initiés du Mbog basa’a, des grands penseurs.  

J'ai exploré à côté de mon père, les secrets les plus profonds sur nos traditions, sur nos coutumes, sur nos croyances lors des discussions, réflexion, enseignements directs ou indirects.  De petit porteur de sac que j'étais,  mon père procédait, à mon initiation à mon insu et faisait de moi un adulte avant même mon douzième anniversaire

Plus tard au début de ma treizième année,  j'ai découvert mon profond attachement au Mbog  basa’a, comme organisation sociologique, tel que pratiqué du temps de mes parents et grands-parents, c’est-à-dire simple, pur, dénué de tout intérêt, débarrassé  de tout égoïsme, opposé à l’opulence matérielle individuelle, un Mbog basa’a tolérant, amour, respectueux de l’être humain, favorable au de développement harmonieux de l’homme et de son environnement, grâce à un usage parcimonieux des richesses universelles.

Le Mbog de mes ancêtres est également comparable à un moule d’un peuple basa’a fier, ordonné sans cloisonnement social, insoumis, épris et jaloux de sa liberté et sans équivoque, farouchement opposé à l’oppression. Un Mbog enrichit d'un environnement où il fait bon vivre, où règnent la confiance et la tolérance. 

A 43 ans, j’ai succédé au trône, feu mon grand frère SM BILONG BI YEBGA et préside ainsi, depuis bientôt deux décennies, aux destinées des populations et du village de Manganga, populations qui m'apportent leur soutien, leur confiance et leur engagement. c'est grâce à ce soutien et cet engagement, que j'arrive à élaborer et mettre en oeuvre des projets ambitieux et extraordinaires.

 Pour mon attachement à langue et à la culture Basa'a, J’ai fondé avec la contribution de quelques amis, une amicale œuvrant essentiellement pour le rayonnement et la survie de la langue et des coutumes basa’a (« MAWANDA MA NKWEL U BASA’A OU LES AMIS DE LA LANGUE BASA’A »). Cette amicale, implantée dans deux régions; le centre et le littoral du Cameroun, compte de nos jours plus de six cents membres.  
Par aiileurs, notre amicale, parraine et anime depuis sa création les clubs de la langue et de la culture basa’a en milieu scolaire et universitaire.

Dans mes objectifs, pour poursuivre ma croissance personnelle, le partage des connaissances et la construction des compétences dans le domaine informatique demeurent pour moi des axes de développement essentiels et à court terme. La contrainte dans cette vision demeure la connaissance explicite des  langues de notre jeunesse trilingue (bassa'a français-anglais-bass'aa). 

Avant de conclure, mon engagement dans l’exercice du transfert des connaissances ancestrales auprès de la jeunesse est, non seulement un devoir pour moi, mais une mission.

Dans le domaine culturel, il est plus souvent question d'écoconstruction. C’est en effet avec mes pairs, les habitants de mon village et des compatriotes à travers le pays qu’ensemble, nous réanimons une culture qui se déconstruit constamment.

Finalement,  je formule le vœu que, malgré tout; mes efforts avec l'aide de tous mes concitoyens, aboutiront à des résultats cohérents à la mission et à la vision que nous nous donnons dans mon village, avec des résultats à court moyen et long terme, qui répondent aux besoins de la communauté.

SM Donatien Onla Yebga

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