mardi 24 janvier 2017


LES DÉMONS DANS LES COUTUMES BASSA


Dans la culture Basa’a le nom démon n’existe pas. Abusivement on utilise en langue Basa’a, l’expression : « mbu u mbè » qui veut dire mauvais esprit ou démon. Ceci fait partie du mauvais héritage que nous avons reçu du concubinage entre les langues française et basa’a, entre le christianisme et le Mbog Basa’a. héritage qui voudrait que l’on crée une expression ou groupe de mots dont le sens est voisin d’un mot français ainsi, on dira par exemple « kel lam » pour dire bonjour, « kôkôa lam » pour dire bonsoir… c’est une mauvaise pratique qui tue l’originalité de la langue basa’a

Dans la religion chrétienne, le terme de démon a acquis, de la part des ecclésiastiques, le sens d'ange déchu, d'esprit du mal ou de diable.

Le christianisme antique et médiéval les présente comme invisibles, mais certains hommes d'Église et saints sont censés en avoir vu ou avoir lutté avec eux

Le livre d'Hénoch, apocryphe du IIe siècle, introduit le mythe des anges déchus1 selon lequel les démons sont avant tout des esprits fait par Dieu pour être des anges, mais qui se sont détournés de leur Créateur.

Dans le Mbog Basa’a, les démons comme les anges n’existent pas, ce sont des importations du Christianisme, qui ont été amplifiées par la vulgarisation de l’exorcisme et la multiplicité des sectes.

Il ne se passe pas de jour sans qu’on dise que telle maman ou telle autre personne parle dans le ventre d’un enfant ou d’une autre personne

=============


LE BASA’A CONNAISSAIT LE BAKUGI

Chez les basa’a, quand un homme meurt, il n’est vraiment pas loin de notre monde des vivants. Mais il ne se manifeste que dans nos rêves. Ceux qui de leur vivant ont été méchants sont condamnés ; exclus de la société des morts regroupés. Commence donc pour eux, une certaine errance ; leur solitude les pousse parfois à se montrer, à nous visiter quotidiennement.

Certains morts par contre ont des comptes à solder avec leur entourage des vivants. Dans l’un ou l’autre cas, les BABÔG font peur parce qu’ils ne sont plus avec nous. On dit alors que «a nséha » c’est à-dire qu’il effraie

Mais tous ne sont pas malveillants ; d’autres se montrent afin de nous prévenir des événements à venir, ou afin de nous donner un éclairage sur les faits passés. Sans BABÔG, pas de NGAMBI

=============



COMMENT LE BASA’A CHASSAIT LES BAKUGI

Quand un mort errant revenait vous hanter plusieurs rituels pouvaient être envisagés :

- Au moment de l’enterrement on s’arrangeait à pratiquer certains rites sur le cadavre avant de l’enterrer, ou alors on l’entrerait avec certains remèdes.

- Pour un vulgaire mort errant, les tiges et les feuilles de manioc suffisent pour le faire fuir ou l’éloigner ; on peut aussi planter une tige de macabo rouge du côté supérieur de sa tombe (là où la tête de son cadavre avait été disposée au moment de son inhumation)

- LIKANGA : c’est une forme de NDJEK spécialement préparé contre les morts errants. Ici ce ne sont que les NDJENDJEGA qui ont la capacité de le faire

- NDJEK BABOG : il existe un NDJEK approprié contre les morts errants (seules les personnes spécialisées dans les phénomènes de l’au-delà peuvent le faire)


- LITÔÔ NKUGI : quand un mort était vraiment malveillant, on pouvait alors organiser un rituel pour le chasser du village. On disait alors que « BA NTÔÔ NYE » : « on l’a expulsé ». on ne le reverra plus jamais, même pas en songe….


NWII U NTADA
Les morts errant et surtout malveillants, sont expulsés et enchaînés dans une espèce de prison appelé NWII U NTADA. Certains anciens nous ont dit que c’est une chambre dans NGOG LITUBA qui sert de prison aux morts jugés très méchants de leur vivant ou qui se sont montré très violent après leur mort.
D’autres avancent que c’est une ile où sont cantonnées les mauvaises personnes après leur mort, avant qu’elles ne se transforment en animal, ou en insecte…

==============
MAIS ATTENTION ; QUAND UN HOMME MEURT, MEME LES PLUS FAINÉANTS ET LES PLUS FAIBLES DE LEUR VIVANT, SA PUISSANCE SE DECUPLE ET IL DEVIENT ALORS DANGEREUX DE L’AFFRONTER QUAND ON MANQUE DE MOYENS APPROPRIES

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire