mercredi 25 janvier 2017

MANGANGA LA TERRE DE NOS ANCÊTRES




TERRE DE NOS ANCÊTRES

Avant l’arrivée des Blancs, le village de Manganga faisait partie du village de Kombe sous le commandement de feu Ndongo Bilong, réputé pour sa brutalité.
Kombe était un grand village que traversait une rivière dénommée LOBE. En 1942, les populations de la rive droite de la LOBE, exaspérées par la brutalité de Ndongo Bilong, et sous le prétexte que chez les Basa’a, le cours d’eau constitue une limite naturelle entre deux territoires, (NWA I NKOǸ U LEL BE LEB), se soulèvent et sollicitent de l’administrateur colonial, la scission du village de Kombe en deux entités distinctes, chacune prenant sa limite à la rivière Lobe.
Elles obtiennent gain de cause, et, le 26 juin 1944 a lieu à Bobog la tenue de palabre, le village Manganga, voit le jour par décision N° 80 du 11 juillet 1944 de l’administrateur en chef des colonies, Chef de la région de la Sanaga.



ORIGINE ET SIGNIFICATION DU NOM MANGANGA

S’agissant de l’origine du nom et signification trois versions nous sont transmises :
Pour certains, le village Manganga tient son nom par la présence dans nos forêts d’un type d’arbres aux longues racines et épines appelé Nganga, c’est à-dire « énorme ou gigantesque » et donc le pluriel forme « Manganga ». Cette version n’a pas pu être vérifiée car cet épineux ne se rencontre plus dans nos forêts.
Pour d’autre, Manganga a été attribué à notre village à cause du caractère tout à fait belliqueux, d’un de nos ancêtres qui aurait construit une case et dont la véranda surplombait la piste principale et très fréquentée du village. Pour traverser cette véranda, les voyageurs étrangers étaient tenus au payement d’un droit de passage… cette attitude particulièrement agressive amena les voyageurs à surnommer le domicile de ce notable : « homa manganga », c’est à-dire territoire belliqueux. Si cette version venait à se vérifier, Manganga aurait connu le plus ancien poste de péage du Cameroun.
La dernière version nous rapporte que, quand les populations de manganga, exaspérée par le commandement tyrannique et autoritariste de Ndongo BIlong, se soulevent. Feu Ndongo Bilong combattit cette Velléité avec la dernière énergie. Mais face à la détermination de ces populations et par dépit, ou par ironie, il les surnomma « bôt ba manganga » c’est à-dire peuple des rebelles
Dans tous les cas, Manganga, voudrait dire : épineux, belliqueux, rebelles, combattant, indocile, récalcitrant, têtu, difficile »… on se doute dès lors que la gestion des populations de Manganga, ces descendants des rebelles, tous des sages et intellectuels nés, exige beaucoup de patience et de doigté.

LIMITES
Manganga est limité :   Au Nord par Lihong (Ndôg Sul)....Au Sud Par Libobi (Ndôg Suga)
A l’Ouest par Kombe (Ndôg Suga)..... Au Nord-Est par Lihong (Ndôg Sul)....Au Sud-Est  par Lialingombi ( Eton)

SUCCESSION AU TRÔNE

• 1944 – 1973 : YEBGA BALEP PIUS

• 1975 – 1987 : BAYIHA BA NTEP ANDRE

• 1994 – 2005 : BILONG BI YEBGA JEAN LAURENT

• DEPUIS 2005 : ONLA YEBGA

SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE

MANGANGA, l’un des villages du clan NDOG SUGA est situé à 85 kilomètres de Yaoundé, et à 6 kilomètre de Nguibasal, chef-lieu de l’arrondissement, compte 800 habitants, sa superficie est de 12 kilomètres carré, cinq des neufs familles que compte le clan Ndôg Suga y sont installées :

• LOG BAKEDEG,   LOG BANDO   LOG BASON   LOG BIEM     LOG BINEN

De par leurs mamans les natifs de manganga sont descendants de: 

• NDOG SUL 50%;   ETON 28%     NDOG BATJECK 5%     MANGOND 5%

• NDOG BEA 3%    BADJOB 10%    BASOO 2%    BABIMBI 1%    BIKOK 1%

Les natifs de Manganga:

• sont travailleurs et déterminés : la route SOMAKAI – MANGANGA – LIBOBI a été créée manuellement

• se veulent avant-gardistes et dynamiques : le tout premier maire de la commune de Nguibassal, le premier inspecteur MINEDUB de l’arrondissement, le premier salon de coiffure, le plus grand marché périodique, la première coopérative d’épargne,

• le premier prix et la première médaille du plus grand planteur du Nyong et Kéllé (Yock Jean) en 1966

• le premier prix et la première médaille du plus jeune planteur du Nyong et Kéllé (Nyam Biseck Alexandre) en 1966

• travaillent la terre avec amour

• aiment commander et dominer et refusent d’être dominés : on retrouve cette tendance chez leurs descendants : NYAM SIMB CALVIN est chef de village de BOBOG 2, POM MBANGA MAURICE est chef de village de NKOGLUM, BATJOM JACQUES est chef de village de LIHONG ; HONORABLE BAPOOH LIPOT est Député à l’assemblée nationale

Au premier abord l’on est frappé par leur détermination, par leur hospitalité, par leur contact facile, leur joie de vivre, ce qui, à s’y méprendre, cache leur côté belliqueux, orgueilleux et difficile.

De nos jours, Manganga connaît un fort taux de mortalité, contre un faible taux de natalité. En 2006 nous avons pu observer qu’il y avait 0.38 naissances contre 2.6 décès.

Les problèmes rencontrés par les populations de Manganga sont ceux de la quasi-totalité des Camerounais : absence d’infrastructures, la pauvreté, l’absence d’enseignants, l’avenir des jeunes hypothéqué, une jeunesse démissionnaire et très portée à la consommation de l’alcool et de la drogue.

Structures socio-économiques

• Une école primaire publique;  Une école maternelle publique;  Un dispensaire protestant

• Un centre de santé public;    Un centre de santé privé;    Un sous-centre de CEP

• Un poste agricole ;     Une chefferie de 3ème degré dynamique et bien organisée

• Un comité de développement très actif;  Un centre de l’état civil ;

• Une coopérative de l’épargne;   3 coopératives agricoles

• 4 dizaines de GIC et associations,   Une union des GIC

• Une paroisse protestante (NAZARETH);  Chef-lieu de zone et secteur catholique


SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE

Manganga dispose d’un sol particulièrement généreux qui rend les activités agricoles très porteuses. La principale activité est la cacao culture qui occupe 90% de la population active et produit plus 70% des revenus ; vers les années 70, le village de Manganga, produisait à lui tout seul, plus de 20% de toute la récolte cacaoyère du Nyong et Kéllé. Depuis 1996, les populations s’activent de plus en plus dans la culture du palmier à huile. La culture vivrière occupe, elle aussi, une place de choix





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