KALLA,
benjamin d’une famille humble dans un petit village Basa'a (une tribu du sud du Cameroun, prend une jeune fille Eton (autre tribu du Sud du Cameroun) pour épouse et la ramène au village, comme la plus part
des mariages de nos jours, sans consentement des parents, ni dot, sans acte de
mariage. Mais, de nos jours, un mariage est un mariage, dès lors que la fille
prend ses affaires et s’installe chez vous. Aucune loi ne l’interdit.
Mais ne
voilà-t-il pas que deux jours seulement après son arrivée, la jeune fille
reprend ses cliques et ses claques et va s’installer dans la chambre d’un autre
garçon, BISE, qui n’était personne d’autre, que le grand frère de KALLA.
Et moi, pauvre diable en ma qualité de chef de village, je suis appelé à démêler cette sordide histoire d’un grand
frère qui détourne la fiancée de son frérot. Pour faire l’intéressant, je mets
mon costume élimé de chef de village et décide de n’écouter ni l’heureux grand
frère, ni le malheureux petit frère. Mais d’écouter la fille Eton, cette
faiseuse de rois, donneuse de bonheur ou de malheur.
La fille
arrive, je fixe sur elle mon regard le plus noir. Et je lui fais mon sermon de
mauvais jours, histoire de lui faire peur. La jeune fille écoute mon
« blablatage » et à la fin, s’adresse à moi avec un calme
déconcertant, au regard de mon inutile grand bavardage :
« À
NKUKUMA (chef), me dit-elle, je ne suis pas venue dans ce village pour
provoquer la guerre entre ces deux frères. Je suis venue ici parce que ce
monsieur là-bas (KALLA) m’a dit de venir en mariage. Et moi je suis venue. Le
jour où j’arrive ici, on m’accueille bien on m’installe, la nuit tombée ;
j’informe mon mari que je me sentais fatiguée et que, par conséquent,
j’entendais aller me coucher. KALLA me répond Ok, avance je te retrouve.
Arrivée dans la chambre, je m’installe sur le lit et je prends ma position
féminine la plus provocante. Malheureusement, trois heures plus tard, mon mari
n’avait toujours pas décidé à me rejoindre. J’attends, je tourne et me retourne
sur le lit, je piaffe d’impatience. Toujours pas d’homme dans mon lit. L’homme
était plus intéressé à raconter et à écouter des conneries qu’à venir me
rejoindre au lit ». Elle s’arrête et lance un coup d’œil méprisant du côté
de… l’homme.
« A une
heure du matin, reprend-elle avec le même calme, le sommeil a fini par avoir
raison de moi. Vers six heures du matin,
point de mari sur le lit. C’est qu’il est sorti très tôt pour aller
saigner ses troncs de palmier. Le jour passe le plus lentement et le plus
péniblement sans l’ombre de mon mari. Le soir venu, je décide d’utiliser la
manière forte : j’amène mon mari au lit de force, et je lui fais savoir
que j’entendais recevoir une partie de ce pourquoi j’ai quitté ma mère ». Un
autre coup d’œil, cette fois-ci, méprisable. « Arrivés dans la chambre, le
bon monsieur me fait savoir qu’il n’est pas poli de laisser ses cousins seuls.
Je réponds tu vas d’abord me faire ça avant de sortir. En parlant ainsi, je
prends son « ndjundju (son pénis) » entre mes mains. Je triture, je tords d’un
côté, puis de l’autre…, rien mais rien du tout ; il n’y avait…rien, nada.
Je me suis exclamé : « a na wam ma, mè tèl véé » (ma maman où
suis-je ?). Chef à ce moment, j’ai refait, en pensées, tout le trajet qui
m’avait conduite de mon village jusqu’ici. Surtout je me suis demandé, vais-je
rentrer chez ma mère, ou allais je demeurer dans ce merdier ? Cette nuit-là
je n’ai pas pu trouver le sommeil, pendant que le salaud ronflait, comme une
vieille casserole. Comme à son habitude, "le bon à rien" est allé à ses troncs…
c’est ainsi que, ce matin-là, pendant que je pleurais sur mon triste, sort BISE vient
frapper à la porte et a commencé à me faire un brin de causette. Après quelque
temps, ma curiosité me décide à tester
cet autre imbécile, histoire de voir si toute cette famille, n’était composée
que de bons à rien. Nous voilà dans la chambre. Une petite claque sur le
NDJUNDJU et vlan, le voilà comme un serpent qui dresse une tête belliqueuse et
moi de m’exclamer : anhaa, naa hoo… après quoi, mon sac sur la tête, j’ai
marché derrière le bonheur. Voilà tout. ».
A MA PLACE, QU’AURIEZ VOUS
FAIT ?
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