De nombreuse personnes pensent que la culture moderne a introduit le phénomène du contrôle de naissances dans notre communauté dite traditionnelle. Nous avons fini par nous convaincre que le Basa’a faisait des enfants en désordre. Et pourtant, le planning familial en dehors de ses implications économiques n’a rien de nouveau chez les Basa’a.
LE BASA’A ET LA LIMITATION DES
NAISSANCES
Dans notre culture, la reproduction
est une grâce des divinités. Faire des enfants est une des missions majeures et
divines de l’homme. La grandeur, la notabilité d’un homme se mesuraient par
l’importance de sa progéniture. Le basa’a est convaincu que les ressources
naturelles sont intarissables. Le sens de partage qui régit notre organisation
sociologique autorise la naissance sans limitation. Chez les Basa’a, quand il y
a pour un, il y en a pour tous. L’égoïsme, le refus de partager, le désir de
disposer pour une minorité une grande partie des ressources, qui sont des
spécificités de la culture occidentales, nous ont conduits à la conclusion
fallacieuse selon laquelle, le coût de la vie milite pour une natalité
raisonnable et « responsable ». On aboutit alors irrémédiablement au
phénomène de vieillissement de nos populations et au risque d’assister un jour
à la disparition de tout un peuple, faute de naissance.
L’ESPACEMENT DES NAISSANCES
S’il est de notoriété publique que
le basa’a traditionnel proclame une large progéniture, il est tout aussi
certain que notre culture traditionnelle en matière d’espacement de naissance,
n’avait aucunement pas besoin des grandes trouvailles de la science
occidentale.
- Des relations sexuelles n’étaient pas
autorisées à une mère d’enfant avant au moins 24 mois après la naissance
de son dernier né. Très souvent la femme était alors autorisée à se rendre
auprès de ses parents pour les besoins de bercement de l’enfant mais la
réalité était autre : les raisons de cet éloignement étaient d’éviter
aux nouveaux parents, toutes tentations sexuelles
- La période de l’allaitement pouvait
bien s’étendre sur parfois 30 mois. Il est scientifiquement prouvé
aujourd’hui, que l’allaitement au sein, favorise l’espacement de
grossesse.
- Avant toute relation sexuelle, la mère
et le dernier né étaient soumis à des traitements qui devaient prévenir ce
dernier d’un certain nombre de maladies, dont le « DJÔS ».
Dans tous les cas, chez les Basa’a
traditionnels, entre deux naissances, au moins 24 mois étaient nécessaires.
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