(MBOMBOG SOM POM)
Le peuple basa’a est un peuple des circoncis. Les basa’a ont
une longue tradition de la circoncision.
Chez les Basa’a la circoncision constituait la première épreuve
initiatique d’un homme. C’était une épreuve d’endurance de virilité et de
machisme ; car pour les Basa’a, dès l’âge de huit ans, le jeune garçon devait
pouvoir se faire distinguer de la femme, entre autre, par son aptitude à
supporter la douleur. Un homme qui crie sous l’effet de la douleur ou qui pleurniche
était assimilable à une femmelette. Le jeune garçon devait donc être préparé
psychologiquement et physiquement à faire face à cette épreuve qui devait le
faire quitter de la catégorie « de femmes » pour le faire entrer dans
la caste des « hommes ».
« Si tu pleures c’est que tu es une femme.
« Voudrais tu qu’on dise de toi que tu n’es qu’une
femme ? »
« Il faut savoir qu’un homme ne pleure »
« Si tu pleures, tu feras honte à ton père et à toute
ta famille et les autres garçons diront que tu n’es qu’une fille et t’excluront
de leurs milieux »
Il était important pour le jeune garçon, d’affronter la
douleur sans crier
L’AGE DE LA CIRCONCISION
Le garçon pouvait facilement attendre 14 ans avant d’être
présenté chez le technicien de la circoncision. Pour tout dire le candidat
était déjà adolescent au moment où il devrait subir l’opération. La conséquence
de cette longue attente était que certains garçons, par peur justement de la
douleur, s’échappaient de leurs domiciles et partaient pour toujours afin d’éviter
cette épreuve. On a vu des hommes mourir "incirconcis" (NSUDE), CHEZ LES BASA’A, C’ETAIT
LE SUMMUM DU RIDICULE. Et quand votre entourage découvrait que vous étiez
incirconcis, vous étiez alors la risée de toute la localité les femmes allaient
même jusqu’à composer des rengaine de moquerie contre vous. A vrai dire il
était préférable d’être esclave, plutôt d’être incirconcis dans un village. Dans
certains villages, des quadragénaires ou même encore les plus âgés étaient
conduits manu militari à la circoncision
LES TECHNIQUES DE CIRCONCISION CHEZ LES BASA’A
Les techniques de circoncision ont évolué chez les Basa’a,
d’une génération à une autre. Dans tous les cas, la circoncision était
pratiquée sans anesthésie. Les basa’a considèrent l’anesthésie comme favorisant
l’impuissance ou génère, à plus ou môns long terme, des problèmes d’érectilité.
Entre autre, la faiblesse sexuelles chez les hommes. Pour une bonne virilité la
circoncision devait se pratiquer sans anesthésie.
LA CIRCONCISION SUR LA TOITURE : les circoncisions
des Basa’a des générations d’avant la dernière moitié du 20ème
siècle étaient pratiquées sur la toiture, au-dessus des cases d’habitation le
technicien des circoncisions s’installait sur une toiture, où les candidats à
l’opération devaient le rejoindre et redescendaient quand l’opération était
achevée.
LA CIRCONCISION AU DESSUS D’UNE PIERRE : de plus
en plus, à partir des années 40, la circoncision était pratiquée sur une pierre
que le candidat devait utiliser comme siège pendant l’ablation
COMMENT SE DÉROULAIT LA CIRCONCISION CHEZ LES BASS’A ?
Le candidat
s’asseyait sur la prière en maintenant son entrejambe ouvert face au
technicien. Le papa de l’enfant, ou un autre membre de sa famille, ou même
seulement un assistant, prenait place derrière le jeune garçon et le maintenait
solidement appuyé sur sa poitrine. L’une
des caractéristiques d’un technicien des circoncisions, était que l’ongle de
son pouce gauche devait être long d’au moins cinq centimètres.
Alors, d’un geste ferme, le technicien, de sa main gauche,
entre son pouce et son index, son ongle maintenant fermement le prépuce du
pénis, et à l’aide de sa main droite, qui tenait un canif tranchant, d’un geste vif empreint d’expérience, il
procédait à l’ablation du prépuce, dénudant du même coup le gland du pénis.
PANSEMENT ET CICATRISATION
Le premier défi était d’arrêter l’hémorragie ; pour ce
faire, l’on induisait la plaie de la terre rouge pétrie. Et, à l’aide d’une
feuille de « hibank » (une
espèce de plante épineuse de la forme d’un roseau), on fabriquait une espèce
d’entonnoir (voir image), dans lequel on introduisait le pénis du nouveau
circoncis en guise de pansement, pansement qu’on maintenait à l’aide d’une
corde nouée autour de la taille du malade. Dès le deuxième jour, le jeune
garçon devait perpétuellement, passer sa blessure sous la chaleur et la fumée d’un
tison, jusqu’à la cicatrisation.
RITUELS LIES A LA CIRCONCISION
Nous reprécisons que la circoncision chez les Basa’a avait
un caractère initiatique. Aussi, le jeune initié était-il être entouré d’un
certain nombre d’attentions d’une part, et recevait d’autre part, de nombreux
cadeaux de ses parents.
LE BANC DU NOUVEAU CIRCONCIS : du retour de la
circoncision, le jeune initié recevait un banc qu’il devait utiliser sans
partage, durant sa période de convalescence. Dans la maison, aucune autre
personne ne devait s’en servir. Afin d’éviter qu’un visiteur ne s’en serve accidentellement,
à chaque fois que le jeune garçon, était tenu, à chaque fois qu’il devait
s’élever, le cacher sous un lit.
LE COQ DE LA CIRCONCISION (« KOP LIKWEE) : le
jeune garçon recevait de sa maman, un coq comme cadeau. Mais ce coq avait une
signification particulière : ce présent, représentait la reconnaissance de
la maman que son petit garçon était désormais devenu un homme. Le coq était
donc son tout premier repas en tant que mâle car la prochaine étape pour son
affirmation en tant due homme était de se marier. Le coq était également la bénédiction de la
maman qui par ce geste, ouvrait une longue route de bons repas pour son fils.
Une femme satisfaite est une femme attentionnée.
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