Les anciens nous racontent l’histoire d’un jeune homme, un jeune
prélat qui se présente un matin chez un sorcier et lui dit être venu comprendre
ce qu’est la sorcellerie. Le vieux après hésitation le conduit dans une pièce
sombre en présence de plusieurs autres personnes et lui demande de fermer les
yeux. Le jeune prélat ferme ses yeux et aussitôt reçoit une gifle sur sa joue. Il
ouvre aussi tôt les yeux mais n’arrive pas à déceler qui, de toutes ces
personnes présentes, était l’auteur de la gifle.
Et le vieux sorcier d’expliquer : « c’est ça la
sorcellerie, elle est présente à l’insu des non-initiés, elle se manifeste sans jamais être visible ». Chez les
Basa’a la sorcellerie est donc une science de l’invisible dont seuls les
initiés ont l’accès, maîtrise l’organisation, le mode d’emploi et la
signification. Pour devenir adepte de ce cercle fermé, l’homme ou la femme doit
posséder une espèce d’organe « adventice » appelé « hu ». Dans ce cercle d’initiés,
le don du « hu » d’un initié à un non initié en bas âge, est une
première des étapes de son initiation. Cette étape est incontournable. Le « hu »
donne à son titulaire des pouvoirs occultes, le pouvoir de voir et de faire ce
qui est impossible pour le commun des mortels. Ainsi le titulaire du
« hu » à les aptitudes de voyager sans se déplacer, de communiquer
avec l’au-delà, de se transformer en oiseau, en serpent, ou en insecte ;
ou de prendre le corps et l’aspect physique d’un mort ou d’un autre
vivant.
C’EST QUOI LE HU ?
Le "hu" est un petit animal possédant les apparences d'une chauve souris (voir photo) ;
aux dents acérées, aux yeux ardents et vifs. Le « hu » vit, niché
dans le ventre de son titulaire. Il permet à celui-ci de se dédoubler et lui donne
accès au cercle des sorciers. La vie du « hu »
et celle de son titulaire sont liées et interdépendantes. Celui qui a le « hu »
meurt automatiquement dès lors que son organe meurt et inversement. Le « hu »
se nourrit exclusivement de la chaire et du sang. D’avantage du sang humain
qu’animal
Chez les basa’a, tous les « hu » ne sont pas
maléfiques.
COMMENT LES BASA’A DISTINGUAIENT-ILS LE HU MANGEUR DE LA
CHAIRE HUMAINE ET LE HU INOFFENSIF ?
Lorsqu’un homme, de son vivant, était soupçonné d’anthropophagie,
à sa mort, le clan ouvrait son ventre à la recherche de la bête. Mais après avoir démontré que le défunt hébergeait
le « hu » de son vivant, un deuxième examen était nécessaire
pour prouver qu’il était mangeur d’hommes. On reconnaissait le « hu »
cannibale, par la couleur rouge sang de ses dents et de ses yeux. Dans la
mesure où le « hu »
inoffensif a les yeux et les dents claires. Pour lutter contre le
« hu » et ses nuisances, seul un autre initié, a le pouvoir de le
faire. Chez les basa’a, deux cercles des sorciers se côtoient et se livrent une
lutte sans merci.
-
D’un côté Le cercle très puissant des adeptes du
mal, « baèmb » ;
-
de l’autre le cercle non moins puissant composé :
des voyants « babo ngambi », des guérisseurs « Bôt ba
matibla », des « ndjédjéga » chargés de protéger les innocents
en punissant les méchants ; le ndjéndjéga est une espèce de procureur doté
des pouvoirs occultes, chargé de combattre la confrérie malfaisante des « bôt
ba bihu ».
L’ORIGINE DU HU CHEZ LES BASA’A
L’histoire nous raconte que, le hu » n’existait pas
chez les basa’a ; le « hu » est d’abord apparu chez les
« béti » une autre tribu du sud du Cameroun. L’histoire rapporte que,
c’est une femme Béti qui ramena cet animal au village. On raconte qu’un jour,
une femme alla visiter les piège de son mari c’est alors qu’elle repéra
derrière un buisson, un bel animal qu’elle décida non seulement d’épargner la
vie ; mais aussi de ramener au village.
« Je veux bien rentrer avec toi, dit la petite bête,
mais il faut que je te prévienne : - je ne me nourris que de la chaire ou
du sang ; par ailleurs, tu devras me cacher dans un endroit où personne d’autre
ne pourra me voir, même pas ton mari, en échange, je te rendrai de nombreux
services, te donnerai tout ce que tu désires. Je peux faire de toi la femme la
plus puissante »…
La femme hésite, mais comme elle était éblouie par le charme
de l’animal, et surtout dans son désir de dominer le monde, elle décida alors de
la ramener à la maison.
Mais où donc garder le petit animal hors de la portée de
tous ? C’est ainsi qu’elle prit la résolution d’héberger le petit animal
dans son ventre (c’est ici que nait le secret dans cette confrérie).
Très vite la femme est confrontée d’autres problèmes :
la femme se rendit compte que la petite bête se multipliait à une vitesse
incroyable :
-
comment donc loger toute ces bêtes dans son
ventre ?
-
où trouver du sang et de la chaire pour assouvir
leur appétit ?
La femme décida alors de se confier à l’une ses amies et celle-ci
accepta de prendre une partie des petits animaux, et petit à petit elles finirent
par créer un cercle des éleveuses de « hu » ; c’est alors qu’elles
décidèrent que, pour nourrir leur abondant élevage, en contre partie des
nombreux services que leur offraient ces bêtes, elles allaient assassiner leurs
voisins et leurs parents.
C’est ainsi qu’une confrérie des « baèmb »
(sorciers mangeurs de la chaire humaines se constitua et se propagea dans tout
le sud du Cameroun.
Magnifique ! Mais je croyais que le HU est un animal semblable au crabe ?!
RépondreSupprimerPlutôt semblable a un chauve-souris
Supprimerjam mentèhè basaa li yé lingônôô li jam ngandag
RépondreSupprimerSvp,j'ai besoin d'un mythe chez les bassa'a
Supprimerà mann tada mann basaa, kèna bolo yôn bisu ni bisu inyû bà gwéé lèn.
RépondreSupprimerbôn ki lé mboda yôn ni ndog yon ba bana lihad i biniigana gwôn inû yaani nu anlô
Mè nkon masé
SupprimerHummmmmm
RépondreSupprimerBon à savoir
RépondreSupprimerTrès édifiant
RépondreSupprimerIntéressant
RépondreSupprimerHala a mbg.mbale i
RépondreSupprimerMè nkon masé ngadak
RépondreSupprimerTrès instructifs
RépondreSupprimerCette histoire du ''hu'' n'est pas loin de la vérité mais elle présente des insuffisances.par ailleurs,un ''Nko'o MBog''au nom de Nicolas Lissouck par ailleurs est mon Papa m'avais ralaté une histoire semblable selon laquelle le ''hu'' n'est pas que la chauve-souris mais c'est le totem(lion, serpent,rat etc.)d'un sorcier décédé qui sortais de la tombe après 9 jour de son enterrement qu'un initié de la famille récupère e tranche une partie de ceci afin de laisser ça entrer en brousse. Alors la partie coupée permettra a l'initié de communiquer mystiquement avec son totem de la brousse qui l'obeira a la lettre et aucun chasseur ne peut l'abattre.c'est ma position vis a vis du ''hu''
RépondreSupprimerMois c'est Daniel Lissouck Lam
RépondreSupprimerTrès édifiant ce n'est qu'un mythe
RépondreSupprimerJe vous invite à faire partir de notre groupe forum watsap BASSAS, faites moi signe à ce numéro 690679332
RépondreSupprimerJe veux bien
SupprimerLe mythe du "hu" si à un vieux goût
RépondreSupprimerTrès impressionnant ce mythe
RépondreSupprimerJ'aime bien l'histoire... décidément cette femme est net comme eve dans la Bible 🤣
RépondreSupprimerses une realiter devoiler
RépondreSupprimerTrès édifiant. j'aimerais bien intégré votre groupe WhatsApp
RépondreSupprimerQuelle est la différence entre le Hu et le Ngrimba dont j'ai bien souvent entendu parler ? Ayant été et étant toujours là proie d'un tobassi incurable j'aimerais savoir ce qui a prise sur mon esprit et mon libre arbitre ! Merci
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